Monday, February 20, 2012

Extrait de: Jade et les sacrés mystères de la vie- François GARAGNON


La force de l’abandon- texte adapté

A l’école, la maîtresse n’arrête pas de me dire : « Jade, si tu veux, tu peux... Il suffit de vouloir pour pouvoir... » Elle se trompe, parce que dans la vie, l’important ce n’est pas la volonté, c’est l’abandon. C’est simple : plutôt que de compter sur ma petite volonté personnelle, je m’en remets à la volonté de Dieu. Je me suis aperçue qu’il faisait les choses beaucoup mieux que moi, Dieu. Seulement, il n’aime pas les tire-au-flanc, alors il faut lui donner un coup de main, il faut y croire. L’important c’est d’avoir la foi. C’est pour ça que la maîtresse ferait mieux de dire : « Si tu crois, tu peux ».

Si tu regardes un surfer, tu t’aperçois que c’est lorsqu’il s’abandonne à la vague et obéit à un certain rythme qu’il réussit les figures les plus belles et les plus longues ; tandis que s’il s’accroche à sa volonté, il est assuré de tomber. Donc, il ne cherche plus à vouloir, il cherche le bon rythme. Cela n’est plus de la raison, c’est de l’intuition, du senti. Pour nous, c’est pareil : quand on surfe au- dessus du compréhensible, on doit savoir s’abandonner au rythme de la vague, c’est la seule manière de ne pas perdre l’équilibre et de pas se retrouver le bec dans l’eau !    

Lorsqu’on s’abandonne, on libère le meilleur de soi. Tout ce qui était contraint s’élance harmonieusement, on s’ouvre à la vie, on se sent délivré. C’est la puissance de dedans qui va forcer tous les obstacles, comme un torrent qui jaillit, que rien ne peut arrêter et qui se nourrit de son abondance... Car l’abandon amène l’abondance, abondance perpétuelle. Si tu comptes sur ta petite volonté, c’est comme si tu tournais d’une manière calculée un robinet qui va libérer un petit ruisselet d’énergie : à force d’économiser, ton coeur est menacé de sécheresse, plus rien n’y pousse, ni le succès, ni les projets, ni la tendresse, ni rien qui vaille de vivre.

Moi, j’ai compris un grand secret... là où il y a de l’abandon, il y a de l’amour, et là où il y a de l’amour, il y a Dieu. 


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