La force de l’abandon- texte adapté
A l’école, la
maîtresse n’arrête pas de me dire : « Jade, si tu veux, tu peux... Il
suffit de vouloir pour pouvoir... » Elle se trompe, parce que dans la vie,
l’important ce n’est pas la volonté, c’est l’abandon. C’est simple : plutôt
que de compter sur ma petite volonté personnelle, je m’en remets à la volonté
de Dieu. Je me suis aperçue qu’il faisait les choses beaucoup mieux que moi,
Dieu. Seulement, il n’aime pas les tire-au-flanc, alors il faut lui donner un
coup de main, il faut y croire. L’important c’est d’avoir la foi. C’est pour ça
que la maîtresse ferait mieux de dire : « Si tu crois, tu
peux ».
Si tu regardes
un surfer, tu t’aperçois que c’est lorsqu’il s’abandonne à la vague et obéit à
un certain rythme qu’il réussit les figures les plus belles et les plus
longues ; tandis que s’il s’accroche à sa volonté, il est assuré de
tomber. Donc, il ne cherche plus à vouloir, il cherche le bon rythme. Cela
n’est plus de la raison, c’est de l’intuition, du senti. Pour nous, c’est
pareil : quand on surfe au- dessus du compréhensible, on doit savoir
s’abandonner au rythme de la vague, c’est la seule manière de ne pas perdre
l’équilibre et de pas se retrouver le bec dans l’eau !
Lorsqu’on
s’abandonne, on libère le meilleur de soi. Tout ce qui était contraint s’élance
harmonieusement, on s’ouvre à la vie, on se sent délivré. C’est la puissance de
dedans qui va forcer tous les obstacles, comme un torrent qui jaillit, que rien
ne peut arrêter et qui se nourrit de son abondance... Car l’abandon amène
l’abondance, abondance perpétuelle. Si tu comptes sur ta petite volonté, c’est
comme si tu tournais d’une manière calculée un robinet qui va libérer un petit
ruisselet d’énergie : à force d’économiser, ton coeur est menacé de sécheresse,
plus rien n’y pousse, ni le succès, ni les projets, ni la tendresse, ni rien
qui vaille de vivre.
Moi, j’ai
compris un grand secret... là où il y a de l’abandon, il y a de l’amour, et là
où il y a de l’amour, il y a Dieu.
No comments:
Post a Comment